Etés anglais, Elizabeth Jane Howard – 1990 – Ed. La Table Ronde, 557 pages
Après une longue disparition sur les réseaux sociaux, j’ai décidé de revenir enfin et de relancer l’activité de mon blog. Pour accompagner cette décision, je souhaitais vous parler d’un roman qui m’a beaucoup plu et que j’ai lu récemment. La Saga des Cazalet a fait l’objet d’une (très belle) édition en France par la maison d’édition La Table Ronde en 2021, soit 31 ans après sa sortie en Angleterre.
Elizabeth Jane Howard est une écrivaine britannique née en 1923. La Saga des Cazalet est paru en France en cinq tomes (le cinquième paraîtra à l’automne 2022). Dans ce premier tome, nous découvrons la famille Cazalet qui se retrouve pour l’été dans leur demeure située dans le Sussex. Un roman passionnant qui nous emmène dans les conflits de cette famille bourgeoise durant les étés 1937 et 1938.
Résumé
Juillet 1937. À Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ?
Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.
Mon avis sur l’œuvre
Le roman nous emmène au sein de cette famille durant leurs étés en 1937 et 1938 qui se déroulent au merveilleux Home Place. Nous y suivons des personnages attachants et nous y retrouvons des sentiments de notre enfance. Des disputes entre cousins que nous ne connaissons pas bien, des rivalités qui se créent, des mouvements de force. Les adultes ne sont pas plus chanceux que les enfants. Un mari peintre qui ne peint pas et ne répond pas aux besoins de sa famille, un autre qui trompe sa femme…
Plusieurs sujets sont donc merveilleusement abordés par l’écrivaine : l’inceste, les blessures psychologiques d’après-guerre de soldat, la rivalité, la peur, les malentendus. Ces évènements se jouent sur un fond de guerre. Les séquelles de la Grande Guerre demeurent, les enfants en sont terrifiés sans comprendre ce que la guerre signifie réellement. Personne ne souhaite revivre ça, mais des préparatifs d’anticipation sont mis en place. Des achats de masques et de lits supplémentaires sont acquis, les inquiétudes vont progresser face à tant d’incertitudes.
Cet ouvrage relate les traditions des familles bourgeoises de l’entre-deux guerre. Un style similaire à Downtown Abbey dans lequel nous suivons à la fois les aventures de la famille Cazalet et à la fois celles de leurs domestiques. Un voyage entre les trois générations de Cazalet où l’argent reste une préoccupation principale.
Je rajoute une dernière mention concernant l’édition du livre par La Table Ronde. Ce livre est un très bel objet dont les finitions sont très agréables. La matière est très confortable au toucher et à la lecture, les pages sont fines et douces. J’ai pris un réel plaisir à tourner les pages de ce livre sous tous ses aspects…
Conclusion
J’ai adoré ce roman, et c’est la raison pour laquelle je souhaitais vous le présenter ! Écrit par une talentueuse écrivaine, Étés anglais est une passionnante fresque familiale qui nous plonge dans les soucis de trois générations différentes et dans deux milieux sociaux différents. Le travail d’analyse psychologique réalisé par l’écrivaine est remarquable et il me tarde de lire la suite.